L’association Les Petits Débrouillards Grand Ouest propose sur trois sites (Rennes, Brest et Rostrenen) un dispositif de formation et d’accompagnement vers l’emploi intitulé Tremplin Numérique*, réalisé en partenariat avec l’IMT Atlantique. Les nouveaux.elles stagiaires de la 5e promotion ont démarré la formation début novembre. Steve, l’un des huit formateurs de Tremplin Numérique, les accompagne pour une durée de 7 mois. Il nous livre son regard sur son métier et les spécificités de ce projet d’insertion original, façon Petits Débrouillards.
Qu’est-ce que Tremplin Numérique ?
C’est une formation non qualifiante pour des personnes éloignées de l’emploi – en reconversion ou en décrochage scolaire par exemple – qui sont intéressées ou ont besoin du numérique, sont motivées à se former dans le secteur mais n’ont pas les bases nécessaires ou ne savent pas par où commencer. La formation leur permet d’explorer pendant 7 mois l’univers très large du numérique : photo, vidéo, programmation, électronique, impression 3D, découpage laser, site web, maintenance. Une vraie culture numérique au sens large pour acquérir les fondamentaux et être à l’aise dans une économie digitalisée. C’est un vrai tremplin pour s’orienter vers un domaine plus spécifique, une formation qualifiante ou un emploi. Cette formation est co-construite avec l’IMT Atlantique, école d’ingénieur.es, au sein de laquelle les stagiaires peuvent bénéficier d’enseignements ainsi que de salles de formation avec des équipements et des machines.
Tu es formateur Tremplin Numérique aux Petits Débrouillards Grand Ouest. Cela consiste en quoi ?
C’est ma 2e année en tant que formateur. Je prépare du contenu pédagogique autour des questions techniques numériques pour une vingtaine de stagiaires sur le site de Rennes. Je suis en face à face avec eux.elles quasiment quotidiennement et je leur apporte des connaissances et compétences sur le numérique. Je réponds aussi à leurs questions, leurs demandes lorsqu’ils.elles ont un problème spécifique et je les accompagne. Il est important de souligner que je pratique ce métier dans un cadre associatif, où l’on privilégie l’humain. Le collectif y est très présent. Pour ma part, je ne suis pas seul sur la formation à Rennes, je travaille en binôme avec Vincent. Je suis plutôt en charge du volet technique et lui gère davantage le volet professionnel. Par ailleurs, en tant que Petits Débrouillards, nous mettons beaucoup l’accent sur la démarche expérimentale. Les stagiaires vont pouvoir tâtonner, essayer, toucher, se tromper et apprendre en passant par ce processus.
La nouvelle promotion de Tremplin Numérique est arrivée début novembre. Peux-tu nous raconter leurs premiers pas ?
Le recrutement commence fin septembre. On travaille avec plusieurs structures partenaires comme Pôle Emploi, les missions locales, des centres sociaux pour diffuser de l’information sur la formation. Ensuite les futur·es stagiaires s’inscrivent à des réunions collectives durant lesquelles on explique en quoi consiste la formation. S’ils.elles sont intéressé·es, ils.elles s’inscrivent alors à des entretiens individuels, avec un jury composé des formateur·rices Petits Débrouillards et de partenaires extérieurs. Il s’agit de vérifier que le profil des stagiaires et leurs attentes correspondent bien au contenu et objectifs de la formation. En tout, sur nos 3 sites, nous avons 65 places pour cette formation. Cette année, il y a 20 stagiaires à Rennes, 28 à Brest, 17 à Rostrenen. La promotion est riche de profils variés. Le plus jeune n’a pas encore 18 ans et le doyen plus de 55 ans ; avec une majorité de stagiaires âgés de 20 à 25 ans. Les parcours sont très diversifiés ; certains ont démarré une formation mais n’ont pu aller (au bout ou à son terme) jusqu’à son terme, d’autres ont des diplômes mais se réorientent et d’autres encore souhaitent revenir vers l’emploi après des périodes de rupture plus ou moins longues par rapport au monde professionnel. A Rennes, ce premier mois, les stagiaires ont déjà pu se former aux algorithmes et à la programmation (voir le studio Scratch TN5), à la découpe laser et à l’impression 3D. On a aussi fait de la photo et de la vidéo. Les stagiaires viennent de rendre leurs premiers stop motion (voir un exemple ici) qui ont l’air très prometteurs !
Les nouvelles promotions Tremplin Numérique #TN5 des sites de Brest, Rostrenen et Rennes.
Quelles sont les prochaines étapes ?
Les stagiaires vont s’initier à l’électronique ; je pense qu’ils vont découvrir beaucoup de choses avec les micro-contrôleurs, pour faire agir des moteurs ou des leds. Ils vont également apprendre à faire un site web, beaucoup sont intrigués et veulent comprendre les arcanes d’un site, ils vont comprendre comment on le construit aussi bien à l’ancienne, avec du code, ou en utilisant ce qu’on appelle des cms (wordpress, wix…). Tout prochainement, nous organisons avec le LABFAB et l’EDULAB de Rennes 2, un hackathon créatif où les stagiaires volontaires pourront venir et créer des petits objets connectés ludiques (POCL).
Cela fait 5 ans que Tremplin Numérique existe. Y-a-t-il eu des évolutions au fil du temps ?
Nous sommes de plus en plus connus et les liens se sont resserrés avec les structures locales d’insertion, nous travaillons de manière de plus en plus en partenariale. Autre évolution : même si nous ne sommes pas à parité parfaite, nous avons de plus en plus de femmes dans les promotions (40 % à Rennes).
Quel message souhaiterais-tu porter à propos de Tremplin Numérique ?
C’est une formation qui me parle, qui a beaucoup de sens aujourd’hui. Le numérique reste encore très mystérieux, même pour des gens qui le manipulent au quotidien. On utilise tous au quotidien un smartphone, mais peu de personnes savent comment cela fonctionne. C’est également une formation très pertinente au regard des emplois de demain et un vrai levier pr des personnes qui peinent à s’insérer.
Plus d’articles sur Tremplin Numérique :
- Interview de Christine, conseillère conseillère d’insertion à la Mission locale Centre Ouest Bretagne : “A côté du temps long, l’autre particularité de l’accompagnement proposé aux Petits Débrouillards (…) réside dans le collectif qui est très fort”
- Interview de Léa, ancienne stagiaire : Le rebond de Léa, de l’archeologie au developpement web
- Interview de Sophie, ancienne stagiaire : “la formation a été ce tremplin, elle m’a permis d’être sûre et de prendre confiance en moi“
- Interview d’Hélène, directrice des Petits Débrouillards Grand Ouest et Pierre-Yves, formateur Tremplin numérique : “Tremplin Numérique : le savoir-faire et les valeurs des petits débrouillards au service de l’insertion et l’emploi“
