Un partenariat entre une grande école et une association d’éducation populaire qui fait sens, c’est possible ! Les Petits Débrouillards Grand Ouest et l’IMT Atlantique le prouvent à travers le projet Tremplin Numérique, un dispositif de formation et d’accompagnement vers l’emploi. Thibault Ayache et Baptiste Gaultier nous livrent le point de vue d’IMT Atlantique sur ce partenariat au service de personnes éloignées de l’emploi.

 

Propos recueillis par Steve Malchère, formateur, Petits Débrouillards Grand Ouest.

Qu’est-ce qu’IMT Atlantique et qu’y faites-vous ?

Thibault : IMT Atlantique est une grande école d’ingénieur·es généralistes qui a pour ambition de conjuguer le numérique, l’énergie et l’environnement pour transformer la société et l’industrie par la formation, la recherche et l’innovation. J’ai été embauché en mission d’enseignement et j’apporte mon soutien à Tremplin Numérique sur l’aspect fabrication numérique, code, méthodologie de travail avec les LabFab et tout ce que je peux apporter en plus de mes deux collègues des Petits Débrouillards, avec qui nous nous complétons parfaitement.

Baptiste : je suis ingénieur de recherche orienté réseaux informatiques et je m’intéresse au futur d’internet, notamment lorsqu’il se faufile dans différents objets du quotidien : smartphones, tablettes, objets connectés…Pour ma part je participe depuis 5 ans maintenant à l’excellent dispositif Tremplin Numérique pour lequel j’ai occupé le rôle de coordinateur, d’interface avec les Petits Débrouillards et bien sûr de formateur. Cette année, je suis intervenu en avril sur la thématique de la maintenance informatique et des systèmes et réseaux.

Pourquoi IMT Atlantique s’est-elle engagée dans le programme Tremplin Numérique et comment cela se traduit-il ?

Baptiste : Tremplin Numérique est une bonne façon pour IMT de s’adresser à un autre type de public, car nos étudiant·es sont essentiellement recruté·es sur concours, au sortir de classes préparatoires. Ces étudiant·es restent dans le même écosystème et ne croisent pas d’autres profils. En termes de responsabilité sociétale, il était donc important de diversifier les publics et les formations de notre école. A l’occasion d’une initiative gouvernementale nommée la Grande École du Numérique en 2015, un partenariat s’est tissé entre à l’époque, Télécom Bretagne (qui fusionnera en 2017 avec l’école des Mines de Nantes pour devenir IMT Atlantique) et les Petits Débrouillards. L’idée était d’avoir une formation encadrée et portée par les deux acteurs, avec les bienfaits des deux côtés : une partie enseignement technique, théorique sur les différentes facettes du numériques par l’IMT et le volet éducation populaire, médiation scientifique des Petits Débrouillards. Cela a débouché sur Passeport Numérique, un dispositif intéressant prenant le meilleur des deux mondes. Cette formation, dispensée alors uniquement à Brest, est devenue Tremplin Numérique en se déployant sur Rennes et Rostrenen, avec des effectifs de stagiaires passant de 20 à 65 stagiaires formé·es.

Quelle est la particularité de cette formation par rapport à ce que vous faites dans le reste de l’école ? Qu’apporte-t-elle ?

Baptiste : au-delà de la diversité qu’elle apporte que l’on vient d’évoquer, qui permet à différents mondes de se rencontrer, étudiant·es comme enseignant·es, Tremplin Numérique constitue également une ouverture en termes de pédagogie. IMT Atlantique se frotte ainsi aux méthodes des Petits Débrouillards sur l’accompagnement, l’éducation populaire… Ce sont des choses qui je l’espère infusent dans notre pédagogie pour les élèves ingénieur·es.

Plus concrètement, avez-vous quelques exemples des sujets travaillés avec les stagiaires ?

Thibault : depuis janvier j’interviens en renfort sur la formation avec Steve et Vincent des Petits Débrouillards. Je suis notamment intervenu sur la sécurité numérique et la création de site web en HTML/CSS ou WordPress afin de mettre en ligne un site personnel ou professionnel. Nous avons également travaillé sur l’algorithmie avec du pseudo code, qui à mon sens permet d’aborder l’apprentissage du code avec un peu plus de sérénité, puis du Python avec une approche vraiment pour débutant·e, car pour moi, le but est d’ancrer le principe de l’algorithmie et pas de faire du code pour faire du code.
Puis, on a évoqué tous les aspects liés aux outils du LabFab. On a vu avec eux·elles le dessin 2D, la modélisation 3D, notamment pour qu’ils·elles soient en capacité d’utiliser les outils des Lab plus ou moins en autonomie : découpeuse laser, vinyle, imprimante 3D… Avec notre accompagnement toujours, car il est évident qu’on ne peut pas laisser tout faire à des débutant·es. À partir de cette base, ils·elles ont pu avancer dans leur projet personnel durant lequel ils·elles mènent une réalisation de leur choix autour du numérique. Le hackathon que nous avons mené autour de véhicules télécommandés (des mBots) leur a donné un premier aperçu de ce que peut être la réalisation de projets dans le milieu des LabFab. Dans la phase 2 de la formation, à compter d’avril, on s’est beaucoup moins concentrés sur les bases de l’utilisation des outils numériques, pour effectuer davantage de travail technique.

Que souhaitez-vous à Tremplin Numérique pour son avenir ?

Baptiste : Que le projet se poursuive bien sûr ! Avec peut-être une ouverture sur de nouvelles thématiques comme l’intelligence artificielle ou les drones, qui sont des domaines où l’écart peut se creuser à une vitesse incroyable ; mais cela reste à réfléchir.

 

👉 Voir la vidéo de présentation du parcours Tremplin Numérique par IMT Atlantique