Connaissez-vous Lysette la fourgonnette et Evan le van ? Ce sont les deux camions du Science Tour des Petits Débrouillards Grand Ouest. L’un est rouge, l’autre d’une couleur indéterminée et ils sillonnent la Bretagne, les Pays de la Loire et la Normandie pour démultiplier les lieux de pratique scientifique. Cette année, ils fêtent leurs dix ans et n’ont pas pris une ride ! Antoine, coordinateur de projets à Rennes – qui a assisté à leur “naissance” ! – nous raconte l’épopée du Science Tour.

Antoine, coordinateur de projets à l’antenne de Rennes, sur le Science Tour 2023.
Comment as-tu vécu l’arrivée du 1er Science Tour en 2013 ?
Cela a été épique, une vraie aventure ! Avant l’inauguration organisée à Paris, je suis allé rejoindre au Mans une vingtaine de collègues venu.es de toute la France pour récupérer les camions du Science Tour. Nous avons découvert l’arc-en-ciel de couleurs des camions et leur fonctionnement. Nous sommes restés trois ou quatre jours pour terminer les derniers aménagements intérieurs. Ensuite, nous sommes partis tous ensemble sur l’autoroute avec les douze camions, direction Paris ! Nous avons fait trois ou quatre fois le tour de la place de la Concorde ! Pour l’inauguration, nous avions 7 camions ouverts sur les quais de Seine pour accueillir le public, les classes, les partenaires et les parrains/marraines, notamment Fred et Jamy. A la fin du week-end, chacun est reparti pour sa région d’origine avec son ou ses camions, prêts à démarrer leurs tournées d’éducation scientifique.
Si tu devais résumer le Science Tour en trois mots, lesquels ça serait ?
La première chose qui me vient à l’esprit, c’est le mot “rencontre”. Le Science tour, c’est la rencontre d’habitants et d’habitantes – nous allons là où les gens vivent, dans leurs communes, leurs plages, leurs places de marché – de familles en vacances, puisque le Science Tour a souvent lieu pendant l’été et de partenaires heureux de recevoir ce dispositif chez eux. Ces rencontres conduisent à mon deuxième mot : “territoire”. Déployées dans l’espace public, nos animations avec le Science Tour sont souvent une invitation à mieux connaître son environnement. Lorsque nous animons sur la biodiversité par exemple, nous proposons aux participant.es de partir en exploration puis à revenir pour faire des observations au microscope… Nos camions sont de véritables petits laboratoires qui permettent de mener une grande palette d’actions de culture scientifique et technique. Mon troisième mot, c’est “sourire”. Nos camions sont floqués avec de grandes bouches ouvertes. Elles suggèrent une forme de réjouissance à passer du temps avec nous, de participer à nos animations et expériences, pour observer, explorer… Je rajoute un quatrième mot, qui se réfère davantage aux équipes d’animation qui encadrent le Science Tour : “bonne fatigue”. C’est assez intense, il faut se lever tôt, il y a de la route, du temps d’installation, la préparation en amont des animations et le soir il faut ranger, nettoyer le camion puis le ramener à un endroit précis. Une certaine logistique donc, mais nous sommes toujours ravi.es de faire la tournée Science Tour.
Après 10 ans d’expérience de Science Tour, quel est ton regard sur ce dispositif ?
C’est un dispositif qui plaît et qui est reconnu. Les partenaires locaux redemandent souvent une étape Science Tour et les partenaires financiers nous soutiennent sur la mise en place de cette action sur nos territoires, même si nos camions ne sont pas mobilisés tout le temps. Le Science Tour est adaptable, on peut imaginer n’importe quelle thématique scientifique dans le camion. Suivant les demandes, on s’adapte au territoire sur lequel on va animer, notamment les zones rurales qui sont les plus éloignées des centres de culture scientifique et technique. On développe aussi des animations sur des thématiques très actuelles, comme l’adaptation au changement climatique ou la gestion de la ressource en eau.
Une anecdote à partager ?
Pendant mon 3e été Science Tour, je suis allé animer en Vendée, et plus précisément à Fontenay-le-Comte. Une famille s’approche et participe à nos animations biodiversité. En partant, la mère vient nous remercier et nous lance “je passerai le bonjour de votre part à Fred, de “Fred et Jamy” ; je suis sa tante, il est originaire d’ici !”. Elle a même pris des photos du camion pour lui envoyer, c’était drôle !
Le Science Tour a-t-il évolué différemment de ce que tu imaginais lorsqu’il a été inauguré ?
On pensait initialement que les camions du Grand Ouest sillonneraient le territoire toute l’année avec un ou deux animateur.rices dédié.es à ce dispositif innovant, pour organiser les tournées, préparer les contenus, chercher des partenaires. On s’est vite rendu compte que ce n’était pas évident d’animer en extérieur pendant l’hiver breton ! Désormais le Science Tour se concentre surtout sur la période estivale ainsi qu’au printemps et quelques dates à l’automne.
Que souhaites-tu au Science Tour pour les 10 prochaines années ?
Que les camions continuent à sillonner le Grand Ouest tant qu’ils le peuvent pour développer la culture scientifique et technique et éveiller l’esprit critique ! Cela fonctionne, poursuivons sur cette lancée (avec un petit coup de peinture aussi !) avec le soutien de nos partenaires. On pourrait aussi embarquer avec nous un.e scientifique qui présenterait son domaine de recherche et échangerait avec le public ou l’inviterait à participer à un projet de sciences participatives ! Par ailleurs, comme nous avons beaucoup d’animations sur le littoral, pourquoi ne pas imaginer avoir un petit voilier qui partirait lui aussi en tournée…
** Album photo de l’inauguration du Science Tour **
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